The Colonel’s Bequest est un jeu d’aventure conçu en 1989 par Roberta Williams et édité par Sierra On-Line, l’entreprise dont elle est un de deux fondateurs. C’est un des deux jeux qui constituent la série Laura Bow Mysteries avec Laura Bow en tant qu’héroïne qui enquête sur les meurtres et les mystères qui se produisent autour d’elle. Il est sorti sur les plateformes Amiga, Atari ST et MS-Dos.
Le jeu commence avec une présentation cinématique des personnages, accompagnée d’une belle musique. L’histoire est basée sur ces 12 personnes, leurs personalités, relations et motivations. Après cela il y a un prologue qui place le joueur dans la mise en scène. L’ambiance rappelle un peu celle des romans d’Agatha Christie.
L’histoire se déroule en 1925, aux États-Unis, autour du riche et vieux Colonel Henri Dijon qui a vécu la guerre hispano-américaine et qui habite maintenant dans son manoir situé sur une île dans un marais près de La Nouvelle-Orléans. Le Colonel a invité ses proches pour leur parler de son testament. Laura accompagne son amie Lillian, la petite fille de ce Colonel.
D’une manière plutôt séduisante pour ses éventuels héritiers, le Colonel déclare que sa richesse sera distribuée en parts égales parmi ceux d’entre eux qui seront toujours en vie au moment de son décès.
Quand il quitte la table, ses héritiers commencent à se disputer sur l’héritage. Laura, qui a trouvé tous ces gens bien étranges, peut maintenant commencer à se balader dans le manoir et ses environs, sous la conduite du joueur. Elle peut discuter avec les autres et parfois les espionner pour découvrir peu à peu des mystères, des surprises et des secrets de famille qui peuvent révéler les intérêts et peut-être les motivations de chacun. Dans peu de temps elle pourra même trouver des cadavres ; les héritiers disparaissant un par un. Même si n’étant pas de la famille Laura n’est pas menacée comme les autres, il y a beaucoup de risques et de façons de mourir. Par exemple il est dangereux de prendre une douche (référence à Psychose de Hitchcock), se balader dans les marais, marcher trop près des rambardes, ouvrir une certaine armoire… Et il y a des commentaires humoristiques à lire après chaque malheur que lui arrive.
Le jeu lui-même est divisé en actes pendant lesquels différents événements se déroulent. Malgré l’image d’horloge qui apparait au début de chacun, les actes n’ont pas de signification temporelle en temps réel, ils sont déclenchés lorsqu’on se rend sur une scène clé. Donc c’est au choix de joueur de chercher le plus d’informations possibles s’il le désire avant de tenter de progresser avec le scénario principal. Et à la fin du jeu, par rapport aux indices trouvés, on peut avoir des indications sur les meurtres et même affecter la fin de l’histoire. Certains indices sont délicats et pas facile à découvrir en une seule fois, ce qui rends le jeu rejouable.
Au niveau du contrôle, on peut se déplacer et examiner les objets avec le clavier et la souris. Il n’y a pas une interface de contrôle, mais il y a une invite de commandes dans laquelle on peut taper des ordres variées pour interagir avec l’environnement et discuter avec les gens, comme dans les fictions interactives. (D’ailleurs Sierra a connu l’évolution des jeux d’aventure purement textuel en aventure graphique ; Roberta Williams elle-même a créé les images pour Mystery House, le premier jeux d’aventure qui a eu du graphisme).
Le graphisme est en 4-bit, 320 * 200 pixels. Les 16 couleurs sont utilisées intelligemment et elles sont très efficaces pour construire l’ambiance de jeu : la nuit, le bayou (marais), le manoir mal-entretenu, les vieilles pièces… et aussi les personnages et leurs plans rapprochés pendant qu’ils discutent entre eux. L’absence de la qualité photo-réaliste pourrait parfois faire mieux fonctionner l’imagination du joueur… à mon avis. Et ici c’est le cas.
La musique est en MIDI et elle est bien faite. On entend un bruit stressant mais discret dans beaucoup d’endroits, une musique inquiétante au moment où on trouve quelque chose d’important et choquant, et une belle mélodie quand on espionne les conversations privées.
En fin de compte c’est un jeu agréable à jouer malgré son âge. L’histoire est pleine d’intrigues. Pour les gens qui aiment cette époque il y a des références amusantes (par exemple le nom Laura Bow fait référence à l’actrice américaine, Clara Bow). Les personnages sont bien réfléchis… Et il y a plein de mystères à découvrir. La suite et le dernier jeu de la série, The Dagger of Amon-Ra, est avec la même héroïne mais a une histoire et une ambiance complètement différentes.
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